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Dès les débuts de l’utilisation des haut-parleurs pour reproduire le son, il est apparu que les différentes parties du spectre sonore exigeaient des transducteurs aux caractéristiques spécifiques, souvent antagonistes. Ouvrant la voie au principe d’enceinte acoustique à deux, trois voies ou plus, une voie étant constituée d’un haut-parleur consacré à une partie du spectre sonore. C’est la restitution des fréquences les plus basses du spectre correspondant aux sons les plus graves qui posaient alors particulièrement problème. Un grand nombre de solutions ont été proposées mais se bloquant à leur interférence avec l’acoustique des salles et, en particulier, des salles de dimensions réduites

Les caissons de grave et subwoofers sont utilisés pour les trois premiers octaves du spectre sonore soit de 20 à 40 Hz, 40 à 80 Hz et 80 à 160 Hz, ceux où la localisation d’une source sonore est impossible ou très peu sensible. Leur fréquence de coupure haute dépend de leur conception et de la réponse des enceintes principales qui doivent prendre le relais pour la restitution du reste du spectre sonore. Il s’agit évidemment d’éviter un « trou » ou une « bosse » dans la réponse globale du système. Par exemple, un petit système multimédia verra son caisson de grave utilisé jusqu’à 160 Hz tandis qu’un système home cinema de bonne taille ne l’utilisera que jusqu’à 80 Hz voire plus bas encore.

Typiquement, un caisson de grave sera utile pour les fréquences comprises entre 30 et 40 Hz et sa fréquence de coupure haute (par filtrage) tandis que les modèles les plus ambitieux voient leur réponse s’étendre vers le bas jusqu’à 20 à 30 Hz. Dans la pratique, la plupart des musiques ne descendent guère en dessous de 40 Hz même si on a l’habitude de citer le cas de certains orgues, des musiques électroniques voire du piano5. Le cas semble un peu différent avec les bandes sonores de certains films faisant un usage important de bruitages (explosions, véhicules roulants ou volants, etc.). Certains passionnés cherchent à reproduire les fréquences les plus basses du spectre sonore voire à étendre cette réponse dans le domaine infrasonore.

Les passionnés souhaitent parfois faire une distinction entre « infra-grave », « sous-grave » et grave. Cela n’a pas beaucoup de sens dans la mesure où toutes les fréquences sont restituées, le plus souvent, par un même équipement bien que des différences existent au niveau de la perception des fréquences les plus basses. En effet, il faut tenir compte du fait que la notion de spectre sonore audible (traditionnellement 20 Hz – 20 kHz) est loin d’être aussi simple qu’il y paraît. L’audibilité d’une fréquence sonore dépend beaucoup de son niveau et il n’existe pas de limites franches des fréquences audibles mais une difficulté progressive à les percevoir au fur et à mesure qu’elle diminue (dans le cas qui nous occupe). Ainsi des fréquences très inférieures à 20 Hz peuvent être perçues et des normes concernant la mesure des infrasons ont été mises en place comme en atteste un article de la revue Acoustique et Techniques publié par l’INRS. Il reste à déterminer si les équipements disponibles peuvent diffuser des infrasons à un niveau suffisant pour être audibles ou sensibles ce qui n’est pas acquis (voir les courbes isosoniques pour complément d’information).

Placement du caisson de grave :

Le choix de l’emplacement du caisson de grave dans la pièce d’écoute est très discuté. Souvent en fonction de considérations qui n’ont que peu à voir avec une analyse scientifique du problème. Objectivement, l’emplacement qui offre la meilleure répartition du niveau sonore dans la pièce est l’encoignure. Ce point a été parfaitement démontré par Alain Pouillon-Guibert (fondateur de la société APG) dans une série d’articles de la revue Sono Magazine. On peut retrouver des conclusions similaires dans les recommandations de certains constructeurs d’enceintes. Outre une meilleure répartition du niveau dans la pièce, ce positionnement permet également d’obtenir un niveau plus élevé et il faudra évidemment en tenir compte lors des réglages.

En tout état de cause , les basses fréquences sont omnidirectionnelles et peuvent être placées en règles générales à n’importe quel endroit. Selon une salle de concert , les caissons de basses seront accrochés pour mieux diffuser la percussion sur un grand auditoire.

Caractéristiques des transducteurs[modifier | modifier le code]

Subwoofer pour installation automobile JBL 1200GTI (12 pouces / 30 cm).

Ce genre de haut-parleur possède une ferrite magnétique associé à une membrane relativement lourde (permettant d’abaisser la fréquence de résonance). La conception du moteur, la raideur de la suspension et d’autres paramètres viendront influencer le coefficient de qualité totale (QTS, qui est lié à QMS et QES), permettant ainsi d’optimiser le coefficient de surtension en fonction de la charge (le coffret/la caisse) prévue. La sensibilité en général diminue lorsque FS diminue ou QTS augmente, à moins d’augmenter le diamètre de la membrane pour compenser. Les deux principales limitations qui interviennent sont :

– Les limites mécaniques : le débattement augmentant avec la descente en fréquence, les haut-parleurs possèdent un Xmax (définition variable suivant le constructeur), qui détermine le déplacement où le comportement du haut-parleur reste linéaire. Intervient ensuite le Xmech ou Xlimit qui est la limite physique d’excursion avant le talonnage de la bobine mobile. Phénomène assurant la destruction rapide du haut-parleur si l’on insiste ou si la valeur est fortement dépassée.

– Les limites électriques : reproduire les basses fréquences exige de fortes puissances pouvant entrainer un échauffement excessif amenant rapidement la destruction du haut-parleur. Le rendement d’un haut-parleur étant très souvent inférieur à 3 % la majorité de la puissance absorbée se transforme en chaleur d’où l’importance de ce problème. Divers systèmes de dissipation thermique et de ventilation sont utilisés pour limiter la montée en température, par exemple le système VGC (Vented Gap Cooling) créé par JBL. Mais d’autres orifices au niveau du spider, des pièces polaires sont aussi utilisés pour optimiser la dissipation thermique au cœur du moteur et limiter la compression thermique.

Les différents types :

Les haut-parleurs subwoofer autorisent un ou plusieurs types de montages possibles qui dépendent principalement du coefficient de surtension total (QTS) et de la Fréquence de résonance (Fs) :

  • le caisson clos est souvent de taille moindre que les autres types de caissons (sans pour autant arriver au même résultat), ce qui est intéressant dans le cadre d’un cinéma-maison. L’inconvénient est une fréquence de coupure des basses relativement haute par rapport au même haut-parleur en charge Bass Reflex ou Passe-Bande ; cependant la pente à la fréquence de résonance dans sa caisse (FC qui sera forcément inférieur à FS) est de 2e ordre (soit −12 dB par octave), les caissons clos obtiennent souvent une meilleure réponse impulsionnelle à bas régime (à relativiser lorsque dans une pièce à vivre les durée d’amortissement des sons à ces fréquences dépassent souvent les 100 ms), dû à l’air présent à l’intérieur du caisson agissant suivant le principe de la suspension acoustique et limitant les excursions intempestives de la membrane dans les très basses fréquences. L’élasticité de l’air est quasi parfaite bien au-delà de 1 BAR. Face aux pressions minuscules mises en jeu dans les enceintes, c’est totalement négligeable. La compression thermique est généralement plus importante que sur un caisson Bass Reflex, cela est dû à l’unique pic d’impédance à la fréquence FC, car lorsque l’impédance est élevée l’intensité diminue et donc l’effet joule aussi. Sans compter le fait d’un coffret fermé ne permet pas le renouvellement de l’air.
  • Le bass-reflex, est un type de charge très répandu issu du résonateur de Helmholtz. Le principe est d’ajouter un ou plusieurs évents au caisson en calculant ces derniers pour que leur émission sonore vienne ajouter à celle du haut-parleur permettant d’étendre la bande passante dans le grave. Sa mise en œuvre est relativement complexe puisqu’il faut accorder avec soin le haut-parleur choisi avec la caisse par l’intermédiaire de l’évent mais les choses sont devenues plus faciles depuis les travaux de Thiele et Small (en) et la modélisation du fonctionnement sur ordinateur.
    • Les évents laissent passer très facilement les bruits, en particulier les résonances de l’enceinte.
    • Une pente après la fréquence de coupure plus brutale qu’un caisson clos (−24 dB/octave)
    • Réponse impulsionnelle moins bonne qu’une caisse close (trainage dû à l’évent)

Les règles de physique impliquent les corrélations suivantes :

  • à volume d’enceinte et surface de membrane donnés, la diminution de la fréquence de coupure basse, implique celle du rendement (et donc de l’efficacité) ;
  • pour une fréquence et un niveau acoustique donnés, le volume d’air déplacé est le même quel que soit le haut-parleur, d’où une élongation plus importante avec un haut-parleur de petit diamètre.

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